Devenir franchisé sans apport : Est-ce réalisable ?

Devenir franchisé sans apport : Comment faire ?

De nos jours, de plus en plus de personnes souhaitent se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Parmi les différentes options qui s’offrent à eux, la franchise est un modèle économique très prisé. En effet, elle permet de bénéficier du savoir-faire et de la notoriété d’une enseigne déjà existante, tout en gardant une certaine autonomie dans la gestion de son entreprise.

Cependant, une question revient souvent : est-il possible de devenir franchisé sans apport ?

Le principe de la franchise et l’apport personnel

Pour bien comprendre les enjeux liés à l’apport personnel, il convient d’abord de rappeler ce qu’est une franchise. Il s’agit d’un système de partenariat entre deux entreprises indépendantes juridiquement mais interdépendantes économiquement : le franchiseur, qui possède une marque et un concept éprouvé, et le franchisé, qui exploite ce concept selon des règles définies par le franchiseur.

Pour entrer dans ce réseau, le franchisé doit généralement verser des droits d’entrée, correspondant au coût de transfert du savoir-faire et de la formation initiale. De plus, il doit disposer d’un capital suffisant pour financer ses investissements de départ (local, aménagement, matériel, stocks…). C’est là qu’intervient la notion d’apport personnel.

L’apport personnel constitue la partie financière que le franchisé va investir directement dans son projet, sans recourir à l’emprunt. Il permet notamment de rassurer les banques sur la capacité du porteur de projet à s’impliquer financièrement, et donc sur sa motivation et sa crédibilité. En général, on estime qu’un apport personnel doit représenter au moins 30% des besoins globaux de financement.

Les solutions pour devenir franchisé sans apport

Même si l’idée d’ouvrir une franchise sans apport peut sembler séduisante, il faut bien être conscient qu’elle comporte des risques. En effet, un faible apport personnel peut fragiliser la structure financière de l’entreprise et limiter ses capacités d’emprunt. Toutefois, certaines solutions existent pour contourner ce problème.

Choisir une franchise à faible investissement initial

Certaines franchises demandent un investissement initial plus faible que d’autres. Dans ces cas-là, il sera plus facile de réunir le capital nécessaire, même sans apport conséquent. Par exemple, les services à la personne, la formation ou encore le courtage en crédit sont des secteurs où les droits d’entrée et les frais d’installation sont généralement moins élevés.

Rechercher des aides et subventions

Il existe également de nombreuses aides et subventions destinées à soutenir la création d’entreprise. Ces dispositifs peuvent vous permettre de financer une partie de votre projet, et ainsi compenser un apport personnel insuffisant. Parmi les principales aides à la création d’entreprise, on peut citer :

– L’aide aux chômeurs créateurs ou repreneurs d’entreprise (ACCRE) : elle permet de bénéficier d’une exonération partielle de charges sociales pendant un an.

– Les prêts d’honneur : accordés par certaines structures (réseaux d’accompagnement, plateformes de financement participatif…), ils sont sans intérêt et peuvent être cumulés avec un prêt bancaire.

– Les subventions régionales ou départementales : elles varient selon les territoires et les critères d’éligibilité, mais peuvent également constituer un complément de financement intéressant.

Négocier des conditions avantageuses avec le franchiseur

Certains franchiseurs acceptent de faciliter l’accès à leur réseau en proposant des conditions financières avantageuses pour les franchisés désireux de s’intégrer dans leur système sans apport conséquent. Par exemple, il est possible de négocier une réduction des droits d’entrée, un étalement du paiement ou encore une aide au financement du local commercial. N’hésitez pas à aborder cette question lors de vos discussions avec les enseignes qui vous intéressent.

Quels sont sont les domaines à privilégier pour une franchise sans apport ?

Plusieurs secteurs d’activité offrent cette opportunité. Premièrement, on peut noter que le domaine de l’immobilier et des services associés, tels que les diagnostics immobiliers et le courtage en travaux, ainsi que le secteur des services à la personne, offrent de nombreuses franchises nécessitant un apport personnel relativement faible, souvent inférieur à 5 000 euros.

Dans ces secteurs, la plupart des franchises fonctionnent sans nécessité d’un local commercial, et certaines adoptent des modèles alternatifs à la franchise traditionnelle, prenant en charge la gestion des stocks.

Deuxièmement, les services à la personne et aux entreprises sont également des domaines où il n’est pas nécessaire de disposer de fonds personnels importants pour se lancer en franchise.

Les activités liées au stock sont généralement considérées comme plus risquées en raison de la valeur du stock et de sa dépréciation au fil du temps, ce qui fait des services sans locaux commerciaux une option attrayante pour ceux qui souhaitent se lancer en franchise sans investissement initial considérable.

Enfin, dans le secteur de l’immobilier, de nombreuses franchises de type mandataire, qui n’ont pas besoin d’agences physiques, accueillent les candidats sans exigence de droits d’entrée élevés, voire à 0 euro.

De plus, des opportunités existent dans des domaines connexes tels que le home-staging et le courtage en crédit immobilier, qui permettent de démarrer une entreprise sans se ruiner.

Quels sont les aides pour supporter cet apport au niveau de la franchise ?

Aide de la BPI

Pour les entreprises existant depuis moins de 3 ans, la BPI offre une garantie de prêts pouvant atteindre 200 000 euros, avec une garantie de la BPI couvrant jusqu’à 70 % de la somme. Cette aide est particulièrement intéressante pour les nouveaux entrepreneurs.

Dispositif NACRE

Le Nouvel Accompagnement pour la Création et la Reprise d’Entreprise offre une avance remboursable de 1 000 à 8 000 euros sans intérêts. Les bénéficiaires incluent les demandeurs d’emploi, les bénéficiaires du RSA, les salariés reprenant leur entreprise, et les créateurs dans des quartiers prioritaires.

Prêt d’honneur

Proposé par des organismes d’aide à la création d’entreprise comme Réseau Entreprendre et France Initiative, le prêt d’honneur offre des prêts à taux zéro sans caution ni garantie. Il peut être intégré dans l’apport personnel pour négocier un prêt bancaire.

Fonds de Garantie à l’Initiative des Femmes (FGIF)

Cette aide est spécifiquement destinée aux femmes entrepreneurs inscrites à Pôle Emploi. Elle peut garantir des prêts pouvant aller jusqu’à 50 000 euros. Le remboursement s’étale sur au moins 2 ans, avec un coût de garantie de 2,5 % de la somme garantie.

Financement participatif

Le financement participatif, à travers le crowdfunding et le crowdlending, constitue une autre option pour compléter l’apport personnel.

Crédit solidaire de l’Adie

L’Adie peut financer un projet jusqu’à 12 000 euros et jusqu’à 3 000 euros pour un apport en capital, renforçant ainsi l’apport personnel.

Love Money

La love money est une participation financière de l’entourage de l’entrepreneur, telle que la famille ou les amis, qui investissent dans le projet. Cela peut prendre la forme d’un prêt remboursable ou d’un investissement direct dans la société. Sous certaines conditions, cela peut ouvrir le droit à une exonération ou réduction d’impôt pour les prêteurs.

ARCE

Pôle emploi propose l’Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise (ARCE), permettant de recevoir une partie des allocations chômage sous forme de capital pour les demandeurs d’emploi créant ou reprenant une entreprise, sous certaines conditions.

Autres aides

D’autres aides peuvent également être cumulées, notamment l’ACCRE, l’ARCE, les aides régionales, et l’ADIE. Cette dernière propose des petits prêts et des formations aux créateurs d’entreprise, avec un investissement initial limité à 10 000 euros pour une franchise solidaire. L’ADIE peut également accorder un micro-crédit pour ceux qui n’ont pas cet argent.